Le territoire représente dans sa dimension spatiale une aire géographique dans laquelle vivent des groupes humains avec une notion de frontière naturelle ou politique. Dans sa dimension sociale, culturelle et économique, des pratiques s’y développent, des interactions sociales se nouent entre les divers acteurs (Di Méo, 1998) : il se pose comme une ressource pour les organisations (Raulet-Croset, 2021). En définissant le territoire comme un espace occupé par des individus que ces derniers investissent de leurs pratiques et de leurs représentations, nous adopterons une conception « primitive » de cet espace en nous tournant vers des considérations comme celles du local et de sa culture, attentives aux espaces de singularité et de différence (Marié, 2004). Ensuite, le territoire peut être défini comme un espace familier, le lieu où l’on habite, où l’on se sent bien, où l’on est né, où l’on a grandi, où se trouvent sa famille, ses ancêtres. La langue régionale y témoigne de l’existence d’une société avec sa richesse culturelle. Enfin cet espace permet des relations sociales à partir d’échanges marchands et non marchands, portant sur des objets et/ou des idées. Elles se développent avec la circulation des objets (consommation) et avec l’accès aux structures présentes (équipements, environnement naturel). Le lieu favorise alors des expériences concrètes, individuelles et collectives qui enrichissent les interactions entre les habitants qui se reconnaissent par des liens (histoire, culture, paysage), des normes et des valeurs, participant à ce qui fait ressource en local (Hamman & Barbier, 2022). L’identité qui perdure dans les lieux est aussi l’expression de la culture endogène (Cuche, 2020).

Notre recherche vise à considérer l’engagement réel de salariés d’organisations d’un territoire dans des pratiques responsables à une échelle locale ou micro : actions de mécénat, de RSE et d’innovation sociétale. Cette approche permet d’analyser leurs relations au local et leurs interactions avec l’ensemble des acteurs. Pour ce faire, nous étudions des organisations du quartier d’affaires de Paris la Défense, de la Polynésie française, de La Réunion, de Libreville au Gabon et de la médina de Tunis.

Les résultats mettent en évidence une dynamique endogène aux territoires au travers de la formalisation et l’opérationnalisation de labels spécifiques et stimulants, d’innovations qui s’exportent, d’expériences culturelles immersives, de pratiques à forte dimensions sociale et culturelle, qui a pour effet la régénération et la revitalisation d’un lieu.

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